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CHATRAK 

de VIMUKHTI JAYASUNDARA | Long métrage | 2011 | Inde-France | 90 min | couleur

Synopsis

Rahul, un architecte bengali parti pour faire carrière à Dubaï, revient à Kolkata pour commencer un énorme chantier de construction. Il retrouve sa petite amie, Paoli, qui attendait depuis longtemps son retour au pays, vivant seule loin de sa famille. Ensemble, ils essaient de retrouver le frère de Rahul, qui est devenu fou, vivant dans la forêt et dormant dans les arbres. Malgré les apparences, les deux frères pourraient avoir beaucoup en commun.

FICHE ARTISTIQUE

& TECHNIQUE

Scénario/Réalisation : Vimukthi Jayasundara
Image : Channa Deshapriya
Son : Dana Farzanehpour, Franck Desmoulins, Roman Dymny
Montage : Julie Beziau
Décors : Aloke Roy
Musique originale : Roman Dymny

 

Distribution : Paoli Dam (Paoli), Sudip Mukherjee (Rahul), Sumeet Thakur (frère), Tómas Lemarquis (soldat)

 

Producteur exécutif : Vinod Lahoti
Coproducteurs : Philippe Avril, Michel Klein, Stéphane Lehembre

Production exécutive : Vandana Trading Cie (Inde).
Coproduction: Les Films de l’Étranger (France), Wallpaper Productions (France), Bear Called Dog (France).

FESTIVALS

&

PRIX

Quinzaine des Réalisateurs-Festival de Cannes, 18 mai 2011

LIENS

Ventes mondiales : EastWest Filmdistribution

Distribution France : Equation. Sortie : 6 février 2013

À PROPOS DU FILM

Le personnage principal de Chatrak est architecte et revient de Dubaï, où il a émigré et gagné de l’argent, pour superviser un chantier et retrouver son frère laissé derrière lui à Calcutta : un jeune frère qui, lui, n’a jamais réussi à passer la frontière, serait devenu fou et vivrait aujourd’hui dans les arbres. On ne verra jamais Dubaï, évoquée par l’architecte et certains travailleurs de son entourage, plus pauvres et qui rêvent d’y envoyer leurs enfants. On ne voit pas Dubaï, mais on voit les hauts immeubles qui poussent dans la banlieue de Calcutta – un paysage en train de se transformer, avec l’apparence fantomatique et presque menaçante qu’implique cette métamorphose. Sri lankais, Vimukthi Jayasundara, pour son troisième long métrage, a saisi une opportunité de tourner en Inde, pays voisin à l’influence considérable, qui est aussi une terre de mythes et de cinéma. Il en est revenu avec un film hanté par la mue du territoire. La hantise est ce qui articule ce récit à la fois troué, fragmentaire et sophistiqué, qui se déploie comme un espace mental. Dans la première séquence, le jeune fugitif recherché par son frère fraternise avec un soldat étranger qui « garde la frontière » dans un jeu de cache-cache en forêt. La scène advient alors que le personnage vient de manger des champignons. Cette petite utopie est dès lors perçue comme une hallucination. Placé sous cette bannière hallucinatoire – « chatrak » signifie champignons –, c’est l’ensemble du film qui ressemble à la rêverie éveillée, au bord du cauchemar, de l’architecte. (…) L’espace, dans Chatrak, est un espace complexe qui n’est pas fait seulement d’oppositions entre ville et nature, urbanisme vertical standardisé et vie chaotique et horizontale. C’est à l’intérieur de chacun que Jayasundara construit des lignes de tension, selon un déploiement des motifs qui confine à l’obsession et mène au bord de la folie. C’est par cette dimension obsessionnelle et angoissée que le film touche, étonne et inquiète quand, à travers la séduction de ses contes immémoriaux et de ses saillies formelles, se reconnaît la recension poétique d’un monde hanté par son propre devenir.
(Florence Maillard, Les Cahiers du Cinéma)

 

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