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EN AVANT JEUNESSE ! 

Juventude em marcha | de PEDRO COSTA | Long métrage | 2006 | Portugal-France-Suisse | 155 min | couleur

Synopsis

Ventura, un ouvrier capverdien vivant aux abords de Lisbonne, est soudainement abandonné par son épouse Clotilde. Ventura se sent perdu entre le vieux quartier délabré où il a passé les 34 dernières années et ses nouveaux logements dans un complexe d'habitation à bas prix construit récemment. Toutes les jeunes âmes pauvres qu'il rencontre semblent devenir ses propres enfants.

FICHE ARTISTIQUE

& TECHNIQUE

Scénario/Réalisation : Pedro Costa
Direction de la photo : Leonardo Simõas et Pedro Costa
Montage : Pedro Marques
Son : Olivier Blanc
Producteurs : Francisco Villa-Lobos, Philippe Avril

 

Distribution  : Ventura Beatriz Duarte (Ventura), Vanda Duarte (Vanda), Gustavo Sumpta (Gustavo), Cila Cardoso (Cila), Isabel Cardoso (Isabel), Alberto Barros “Lento” (Lento), Antonio Semedo “Nhurro” (Nhurro).

Production : Contracosta Produçõès (Portugal), Les Films de l’Étranger (France), Ventura Film (Suisse).
Avec la participation de ARTE France, RTP (Portugal), RTSI (Suisse).
Soutiens : ICAM (Portugal), CNC (France).

FESTIVALS

&

PRIX

2006 - 59e Festival de Cannes (Compétition officielle)

LIENS

Ventes mondiales : Memento Films International

Distribution France : Equation. Sortie : 13 février 2008

Édition DVD : Equation, 2009

À PROPOS DU FILM

Il n’y a pas d’histoire, de fiction ni de scénario dans Juventude em marcha, mais on peut quand même le comprendre, l’admirer et l’interpréter : le film raconte, sous toutes ses formes et dans tous les sens, un processus d’adoption. Adoption par le cinéaste de la diaspora capverdienne jusque dans ses plus bas-fonds, cette fois Ventura, vagabond de la banlieue de Lisbonne, dont il a fait son acteur, son personnage principal, son héros. Adoption par ce Ventura de quelques personnages secondaires, dont il fera ses « enfants » et qui l’appelleront, par convention, « papa » : junkies, sans-abri, chômeurs, zonards, paumés… mais en fait, et avant tout, de très belles personnes. Adoption par le film de leurs histoires, qu’il endosse comme on enfile une chemise, lambeaux de fictions désolées, qui protègent l’œil et le cœur d’un dénuement humain si absolu qu’il brûlerait trop fort.
Oui, sans doute : « Je est un autre » et blablabla. Le « Je » de l’homme Pedro Costa n’est certainement pas plus fort ni plus malin que Rimbaud et Freud réunis, et il n’échappe pas plus que nous tous à la fatalité introspective de l’homme occidental. En revanche, son Je de cinéaste au boulot consiste à y résister, à ne jamais laisser s’infiltrer un gramme de ce Moi qui dégouline partout alentour. Son Je est l’autre, ou du moins tend au maximum à l’interpénétrer, l’habiter, le devenir. Cependant, loin de toute empathie Unesco, lorsque Costa s’absorbe dans l’Autre et nous absorbe avec, c’est plutôt par une forme d’anthropophagie du regard, en cinéaste cannibale, qui dévore sous nos yeux la beauté pure, la grandeur, l’or et les diamants humains de ses proies, sans plus d’égards qu’un fauve, mais avec la même justesse, la même justice, la même grâce.
(Philippe Azoury et Olivier Séguret, Libération)


 

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